Souvent on dit à nos enfants que le jour de leur naissance a été le plus beau jour de notre vie.
Souvent on dit à nos maris que le jour où on les a épousés fût le plus beau jour de notre vie.
Qu'avons-nous donc fait des autres jours?..
N'avons-nous donc jamais été heureuses,toutes seules,un jour ordinaire comme il y en a tant dans l'année,sans occasion particulière?
Avons-nous toujours besoin de circonstances exceptionnelles pour être heureuses?..
Notre bonheur dépend-il toujours à ce point de l'arrivée des autres dans notre vie?..
Et si le plus beau jour de notre vie c'était le jour où l'on a retrouvé un emploi après avoir passé 5 ans à changer des couches,donner des biberons et soigner la varicelle de la petite dernière?..Serait-ce si peu honorable de compter ce jour parmi les plus heureux?..
Et si le plus beau jour de notre vie était aussi cette fois où l'on a réussi à surmonter notre peur de l'eau et enfin appris à nager,ce serait grave?..
Quand arrive l'heure de se coucher et que l'on peut se dire que l'on a passé la journée sans apprendre la mort d'un parent,d'un ami,d'un collègue,que notre mammographie n'a rien décelé d'anormal,et que l'on s'endort dans des draps qui sentent bon le propre ne devrait-on pas se dire que l'on vient de vivre l'une des plus belles journées de notre vie?..Ne devrait-on pas se rappeler aussi de ce jour comme d'un jour heureux?..
Les grands bonheurs sont comme les enfants uniques: ils prennent toute la place alors peut-être devrions-nous nous pencher davantage sur les "petits", après tout,c'est du bonheur quand-même...